Propos recueillis par Pauline Tabet et publiés sur le site johdi.ch le 23 octobre 2017
Une étude* datant de 2013 a montré que 75% des CV comportent au moins une erreur, qu’elle soit volontaire ou non. Si l’activité de vérification de CV est assez répandue dans les pays anglo-saxons, cette pratique reste encore assez confidentielle en Suisse mais existe bel et bien. Devez-vous donc vous attendre à être tôt ou tard passé au scan d’un vérificateur de CV ? Certainement et comme vous allez le voir, rien ne sert de mentir…
Le background check c’est quoi?
Dans le contexte d’un recrutement, vérifier les antécédents d’une personne c’est notamment valider l’authenticité des informations factuelles transmises par le candidat dans son CV et dans son dossier de candidature, ce dernier contenant des copies de certificats de travail et de diplômes. Un background check peut même aller jusqu’à vérifier les registres officiels et sources publiques comme le casier judiciaire, l’office des poursuites, le registre du commerce ou encore le contrôle des habitants. Si la vérification des antécédents est utilisée dans le cadre d’un recrutement, elle peut l’être également dans la cadre de l’immobilier, histoire de vérifier la fiabilité d’un locataire.
Comment ça marche ?
Pour le savoir, nous avons rencontré Michael Platen, CEO de Aequivalent SA, jeune entreprise suisse basée à Yverdon étant une des rares à offrir ce service dans notre pays. Principe de base, le vérificateur s’occupe de vérifier uniquement les informations fournies par le candidat et uniquement avec le consentement de ce dernier. Chez Aequivalent SA, c’est le client qui définit les éléments à vérifier mais ce sont en moyenne 10 points qui sont passés au crible à chaque fois. Les éléments vérifiés vont de l’identité à la e-réputation en passant par le parcours professionnel. Michael Platen, l’assure, vérifier le parcours professionnel d’un candidat ne veut pas dire vérifier si cette personne a été bonne ou mauvaise dans son job même si certains clients d’Aequivalent délèguent aussi les prises de références. Il s’agit surtout de vérifier des données factuelles mentionnées par le candidat dans son CV comme si oui ou non il a travaillé dans l’entreprise mentionnée, de quelle date à quelle date, dans quelle fonction et avec quel type de contrat sans oublier la fin des rapports de travail à savoir démission ou licenciement. Chez Aequivalent, les vérificateurs ne portent aucun jugement de valeurs. On ne parle pas de mensonge mais de lumière verte, orange ou rouge à côté d’une information vérifiée. C’est vert, l’information mentionnée est correcte. C’est orange, c’est incomplet et si c’est rouge, c’est qu’il y a objectivement une différence entre les déclarations du candidat et les résultats obtenus suite à la vérification. Au terme de ce scan, c’est l’entreprise qui décide de ce qu’elle veut faire de ces résultats. Ce n’est pas de la responsabilité du vérificateur.
A quoi ça sert et quelles sont les entreprises en Suisse qui pratiquent la vérification de CV?
Michael Platen estime que la grande majorité de ses clients font vérifier les données de leurs futures recrues pour éviter des erreurs de casting et pour s’assurer que leurs contrôles et dossiers du personnel soient parfaitement conformes aux lois et règlements en vigueur dans leurs entreprises ou secteurs d’activité. La protection de la réputation et de l’intégrité de l’entreprise et de ses employés est également une raison clé. En Suisse, certaines multinationales pratiquent régulièrement la vérification de CV lors de recrutements. Chez Aequivalent, les missions de vérifications d’antécédents sont confiées par des employeurs suisses de taille moyenne à grande et qui sont principalement actifs dans des domaines d’activité ou la sécurité et la réputation des produits ou services revêt une grande importance. D’où la nécessité de recruter des personnes irréprochables pour occuper des fonctions clés. Néanmoins, certains clients de la start-up yverdonnoise applique déjà la vérification de CV lors de tous les recrutements.
Alors, les candidats en Suisse, menteurs ou pas ?
Aequivalent publiera prochainement des statistiques sur ses activités mais pour l’heure Michael Platen nous confie déjà que chez environ 10% des candidats un feu rouge apparaît et que pas moins de 30% des personnes ont fait état d’informations imprécises et reçoivent donc un feu orange… Mentir, sciemment, sur son CV, c’est comme dans la vie en général, ça ne sert à rien. Et n’oubliez pas, faute avouée, faute à moitié pardonnée…
* (de l’institut Florian Mantione)
Date de publication : 23.10.2017
Auteur : équipe marketing et commerciale d’Aequivalent